« Ça a été une bouée de sauvetage ». Dominique emploie des mots forts teintés d’émotion pour raconter sa rencontre avec une socio-coiffeuse. « Elle a été mon salut car je ne savais pas vers qui me tourner ». Cette femme de 63 ans a souffert d’un cancer du sein. En plus du combat contre la maladie, elle a subi les conséquences physiques de la chimiothérapie avec la perte de ses cheveux, de ses cils et de ses sourcils. Une épreuve « terrible » pour cette coquette qui dit attacher beaucoup d’importance à son physique. « J’avais l’impression de ne plus avoir d’identité », confie-t-elle. Elle se tourne alors vers une socio-coiffeuse qui lui donne des conseils pour porter sa prothèse capillaire : « comment la coiffer, comment la remplacer par un turban » mais aussi pour réapprendre à se maquiller. Bref, comment « rester élégante », résume Dominique. « J’aurais été perdue si Véronique ne m’avait pas apporté des solutions, en plus avec beaucoup de tact. Elle m’a aidée à accepter une apparence physique que je détestais ».
Aujourd’hui encore, elle continue à s’en remettre aux soins de la socio-coiffeuse pour choisir sa première teinture, même si elle a retrouvé ses cheveux « qui poussent de façon anarchique ».
« Se sentir bien dans sa peau, ça passe aussi par la coiffure »
La « sauveuse » sur laquelle elle ne tarit pas d’éloge, c’est Véronique Gibault. Après 20 ans de coiffure « classique » et d’expertise en perruques, elle s’est reconvertie dans la socio-coiffure. Dans son salon à Sainte-Geneviève des Bois dans l’Essonne (91), elle reçoit en cabine individuelle des clientes qui ont subi une perte partielle ou totale de leur chevelure (pelade, chute post-chimiothérapie, chute hormonale,…). Un accompagnement qui passe par des soins en coiffure et prothèses capillaires mais aussi des conseils en maquillage ou vestimentaires pour celles qui le souhaitent. Les femmes auprès de qui elle intervient mais sont unies par une même « fragilité », tantôt sociale ou médicale.
Pourquoi leur venir en aide ? Les femmes qui ont perdu leurs cheveux par exemple « n’osent pas aller dans les salons esthétiques parce qu’elles ne sont pas à l’aise. « Certaines ont l’impression de se dénuder quand elles doivent retirer leur perruque », explique Véronique Gibault. Après une épreuve douloureuse, elles peuvent facilement oublier leur féminité. « Pourtant, elles ont besoin de prendre soin d’elles ». C’est là tout le challenge que Véronique tend à relever avec ses clientes : les aider à « se réconcilier avec leur image ».
« Une écoute »
A 47 ans, Nathy a mis du temps à réapprendre à s’aimer. Trois mois après le décès de son père, ses cheveux tombent progressivement. Un dermatologue lui apprend qu’elle souffre d’une pelade qui s’est déclenchée à la suite de ce choc émotionnel. Le changement physique lui fait l’effet d’une bombe : « je ne me reconnaissais plus sur les photos d’avant. Je suis même passée par une phase où je les ai toutes retirées ». Impossible pour elle de mettre les pieds dans un salon de coiffure et de se […]
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