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Vie Pratique

Ebola : un pas encourageant vers un vaccin efficace en Afrique

Alors que l’épidémie d’Ebola ne fait plus tellement parler d’elle en Europe, une étude scientifique américaine fait part d’une avancée importante dans l’obtention d’un vaccin efficace.

Publiée dans la revue The Lancet, l’étude a été menée par l’Institut National des allergies et des maladies infectieuses (ou NIAID en anglais) de Bethesda, aux Etats-Unis. Elle est la première à révéler les succès d’un vaccin contre Ebola et contre la fièvre Marburg, efficace sur des populations africaines.

Dans leur étude clinique de phase I, l’équipe du Dr Julie Ledgerwood a testé l’efficacité de deux vaccins contre Ebola : un pour la souche EBO du virus, et un pour la souche SUD, qui sont toutes deux responsables de l’épidémie de 2014.

Un vaccin contre la fièvre Marburg, cousine d’Ebola a également été expérimenté.

En tout, 108 participants sains ont été mobilisés, tous âgés de 18 à 50 ans, et originaires de l’Ouganda. Le suivi s’est déroulé sur cinq mois, de novembre 2009 à avril 2010. Créé par les chercheurs du NIAID, les vaccins étaient constitués de structures protéiques fixées à la surface du virus, générant une réponse immunitaire dans le corps, sans pour autant permettre la réplication du virus.

Une réponse immunitaire et peu d’effets indésirables

Au début de l’étude, puis 4 et 8 semaines après, les volontaires ont reçu une injection du vaccin contre Ebola (souche EBO), du vaccin contre Marburg, des deux à la fois ou d’un simple placebo.

L’équipe a alors constaté que les deux vaccins, administré seuls ou ensemble, déclenchaient bien une réponse du système immunitaire. 17 des 30 participants ayant reçu le vaccin anti-Ebola avaient créé des anticorps (protéines du système immunitaire) contre le virus quatre semaines après la dernière injection. 14 des 30 participants ayant reçu le vaccin anti-Marburg en plus de l’anti-Ebola, ont montré une réponse immunitaire contre le virus Ebola.

Les chercheurs ont cependant observé que ces anticorps dirigés contre le virus Ebola étaient présents à un niveau très faible voire indétectable onze mois après l’injection, ce qui signifie que le vaccin ne serait pas très efficace sur la durée.

Les deux vaccins ont été bien tolérés par les volontaires, avec un seul effet indésirable : un faible nombre de globules blanc dans le sang a été observé chez une personne ayant reçu le vaccin anti-Marburg seulement.

Un vaccin expérimental qui pose les bases de la lutte anti-Ebola

« C’est la première étude à démontrer une telle innocuité et une réponse immunitaire à un vaccin contre Ebola testé sur une population africaine, s’enthousiasme le Dr Ledgerwood, auteure principale de l’étude. C’est particulièrement encourageant, parce que les populations les plus à risque vivent principalement en Afrique, et qu’elles ont une couverture vaccinale faible pour beaucoup de maladies. »

Le Dr Ledgerwood a par ailleurs déclaré que ce vaccin expérimental servait déjà de base à un nouveau vaccin anti-Ebola, testé sur des primates.

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