La moitié des obèses atteints du syndrome de Linch (une affection génétique, appelée aussi syndrome HNPCC pour Hereditary Non-Polyposis Colorectal Cancer ou Cancer colorectal héréditaire sans polypose) sera touchée par le cancer du côlon. Elle pourrait réduire ce risque en prenant 600mg d’aspirine par jour. Une prescription qui doit bien sûr être validée par un médecin.
Les chercheurs de l’Université de Newcastle ont suivi 937 personnes atteintes par ce syndrome pendant 10 ans. Tous les participants n’étaient pas obèses. Séparés en deux groupes, les individus ont pris soit 2 aspirines soit un placébo pendant deux ans.
Les conclusions de l’étude ont révélé que les obèses avaient 2,75 fois plus de risque de développer un cancer de l’intestin. Mais dans le groupe des participants qui ont pris de l’aspirine, le risque était le même qu’ils soient obèses ou non.
« Ces résultats sont importants pour les personnes souffrantes du syndrome de Lynch mais concernent aussi le reste de la population dont une grande proportion se débat avec son poids, et cette étude suggère que le risque accru de cancer qui accompagne un excès pondéral peut être annulé en prenant de l’aspirine« , explique Sir John Burn, professeur de génétique clinique à l’Université de Newcastle, qui a mené cet essai clinique.
« Cette recherche vient conforter une accumulation d’indices liant une inflammation accrue à un plus grand risque de cancer », a-t-il ajouté. « L’obésité intensifie la réponse inflammatoire de l’organisme et l’aspirine semble neutraliser ce processus« .
Pour valider les conclusions de cette étude, les chercheurs vont réaliser un essai clinique avec 3000 participants.
Le cancer colorectal est le 2ème cancer le plus mortel, tous sexes confondus, derrière le cancer du poumon. Et avec 42 152 nouveaux cas estimés en 2012 en France dont 55 % chez l’homme, il s’agit du troisième cancer le plus fréquent après le cancer de la prostate (56 841 nouveaux cas) et le cancer du sein (48 763). Si le cancer colorectal est détecté à un stade précoce, le taux de survie à 5 ans après le diagnostic dépasse 90 %.
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