Cousine du thym et de l’origan, l’hysope (Hyssopus officinalis L.) est une plante aromatique légèrement amère et camphrée qui pousse dans la garrigue. Ses fleurs d’un bleu profond font le délice des abeilles. Vénérée depuis les temps bibliques par les Hébreux, qui l’utilisaient dans leurs cultes de purification, jusqu’aux moines du Moyen-Age, qui la cultivaient dans les monastères, cette « herbe sacrée » est toujours reconnue pour son action sur les toux grasses et les nez qui coulent. Ceci étant, sa teneur en cétones, dont une forte concentration peut être neurotoxique, restreint ses usages. Son statut est ainsi ambigu. Sacrée, elle est tout autant plante à sorcière !
Il existe des variétés d’hysopes cultivées, mais pour un usage médicinal ou alimentaire, mieux vaut choisir les hysopes sauvages qui poussent sur les terrains rocailleux, calcaires. Leur senteur est moins abrupte, plus fine et capiteuse. Les faire pousser hors de leur environnement naturel comporte aussi le risque d’accroître leur taux de cétones. C’est ce qui s’est passé avec la production d’absinthe lorsque sa production a été déplacée dans le bassin parisien, conduisant à son interdiction due à leur soudaine toxicité.
L’hysope est à proscrire chez les enfants de moins de 10 ans, les femmes enceintes et allaitantes, les épileptiques, les hypertendus, les personnes âgées fragiles et les personnes souffrant de désordres cardiaques. L’huile essentielle (HE) d’hysope est neurotoxique à forte dose et ne doit donc jamais être utilisée sans suivi médical.
En infusion contre les toux grasses
L’infusion d’hysope séchée est très intéressante contre les toux grasses car « les cétones qui la composent sont de puissants mucolytiques », explique Franck Dubus, docteur en pharmacie, formateur en plantes médicinales, fondateur de Drhumana. Ils fluidifient et régulent le mucus qui s’accumulent dans les bronches et facilitent son évacuation. La présence de marrubiine et d’oxydes (linalol-oxyde) participent aussi à cette régulation du mucus », complète-t-il. Toujours utiliser l’hysope sous forme de teinture-mère (voir indication du fabricant) ou d’infusion à raison de 2 c. à café par bol, mélangée avec 2 c. à café de mauve, 2 à 3 fois par jour jusqu’à 2 semaines.
L’hysope est un bon antiviral contre le rhume ou la grippe. Elle est aussi un tonique du système nerveux autonome. Elle va stimuler le rythme cardiaque et la pression artérielle. Elle offre ainsi au corps le coup de fouet nécessaire pour tenir tête à l’attaque virale. « La présence d’acide rosmarinique, qui est anti-oxydant, rajoute Franck Dubus, va, de son côté, épauler le système immunitaire. » L’hysope favorise enfin la sudation en cas de fièvre. Prendre 2 à 3 bols d’infusion d’hysope séchées et de mauve, 2 c. à café de chaque par bol, pendant une semaine.
Une solution pour mieux digérer
L’hysope est plus amère que le thym ou l’origan. Elle fonctionne ainsi d’autant mieux pour ouvrir l’appétit et préparer l’estomac à la digestion en favorisant la […]
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