Plusieurs études ont eu lieu ou sont en cours sur cette question. Toutefois, c’est à Masters et Johnson, des sexologues américains, que l’on doit les études les plus détaillées sur les aspects physiologiques de la sexualité humaine après onze années de recherche. Ces études ont montré que le vieillissement ne signifie pas nécessairement la fin de l’activité sexuelle.
En ce qui concerne la femme, Masters et Johnson affirment que « la sexualité féminine ne connaît pas de limite d’âge ». Pour ce qui est de l’homme, ils en concluent que, placé dans des conditions physiques et émotives convenables, « l’homme garde assez fréquemment sa capacité sexuelle jusqu’à quatre-vingts ans et même au-delà ».
Masters et Johnson ont observé, chez les femmes âgées, un fléchissement du taux de réponse concernant certaines réactions physiques au cours des rapports sexuels : diminution du rougissement sexuel, diminution de la coloration et réduction de l’épaississement des petites lèvres avant l’orgasme. Cependant, le clitoris des femmes âgées demeure très sensible bien que la lubrification vaginale se fasse plus lentement que chez les sujets plus jeunes. Les femmes âgées sont en pleine possession de leurs capacités sexuelles et capables d’atteindre l’orgasme et il n’existe aucune raison physiologique susceptible d’empêcher les femmes âgées de poursuivre leur activité sexuelle au même rythme qu’avant la ménopause, en supposant évidemment que leur fonction sexuelle ne soit pas altérée par l’effet des médicaments ou par certaines conditions débilitantes.
Masters et Johnson ont également observé que les hommes âgés prennent fréquemment de deux à trois fois plus de temps que les jeunes pour obtenir une érection et qu’ils la maintiennent plus longtemps sans éjaculation. La force d’éjaculation diminue en vieillissant, et le délai nécessaire à l’obtention d’une deuxième éjaculation après l’orgasme est plus long chez les hommes âgés. Ils estiment que les hommes âgés qui maintiennent une activité sexuelle régulière, demeurent en bonne santé et peuvent dans de nombreux cas poursuivre leur activité sexuelle jusqu’à 80 ans et au-delà. La fréquence des érections nocturnes constitue un indice de l’activité sexuelle chez l’homme.
Dans l’ensemble, la fréquence des rapports sexuels diminue graduellement avec l’âge : le pourcentage des sujets de 60 à 71 ans qui avaient encore des rapports sexuels variait de 40 à 65 %, contre 10 à 20 % chez ceux de 78 ans et plus.
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