En juillet 2014, une petite fille a subi une intervention chirurgicale sur sa moelle épinière. Atteinte d’un spina bifida (une malformation du système nerveux central), elle a été opérée in utéro par l’équipe du service de Médecine fœtale de l’Hôpital Armand Trousseau-AP-HP, et celle de neurochirurgie de l’hôpital Necker- Enfants Malades-AP-HP.
« Dans les 10 jours suivants cette intervention, une normalisation des anomalies cérébrales préexistantes provoquées par la malformation a été constatée. La grossesse s’est ensuite poursuivie dans des conditions normales et la maman a accouché par césarienne à 8 mois le 09 novembre 2014. Le bébé ainsi que la maman sont en parfaite santé » se félicite l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) dans un communiqué de presse.
Cette malformation du système nerveux central est assez fréquente et concerne en moyenne 1 grossesse sur 1000, soit 800 cas chaque année. Dans plus de 90% des cas, cette anomalie est diagnostiquée avant la naissance par échographie. Cette maladie entraîne des problèmes moteurs au niveau des jambes pouvant compromettre l’acquisition de la marche et une anomalie de contrôle des sphincters. Elle génère aussi des répercussions cérébrales peuvent compromettre le développement des acquisitions des enfants.
Améliorer le développement cérébral des enfants
De nombreux travaux ont montré que la réparation prénatale de cette malformation réalisée vers 5 mois de grossesse permettait de réduire le handicap de ces enfants en protégeant la moelle, ce qui améliore la commande motrice des jambes.
« Cette intervention est réalisée depuis de nombreuses années aux Etats-Unis. Elle consiste à recouvrir la moelle épinière extériorisée en réparant par une suture l’enveloppe qui normalement la recouvre, puis à suturer ensuite la peau du bébé. Comparé à une prise charge après la naissance, les bénéfices pour le bébé sont plus importants » explique le Professeur Jean-Marie Jouannic de l’Hôpital Armand Trousseau- AP-HP.
« Cette intervention ne va pas guérir l’enfant. Mais cette réparation permet de stopper la fuite du liquide céphalo-rachidien. Le cerveau étant ainsi protégé, le développement intellectuel des enfants est amélioré. Cependant cette intervention fœtale expose au risque d’accouchement prématuré. Elle impose également la naissance des enfants par césarienne », rappelle le Professeur Jean-Marie Jouannic.
« Cette première à l’AP-HP est un grand pas pour les enfants atteints de spina bifida et leurs mamans. Elle permet d’ouvrir la voie à une meilleure prise en charge et d’améliorer par la suite le développement moteur et intellectuel de ces enfants » conclut le Professeur Jean-Marie Jouannic.
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