Un enfant sur trois milles naît avec une hypothyroïdie, une maladie caractérisée par une production insuffisante d’hormones thyroïdiennes. Dans 80% à 90% des cas, il est impossible de connaitre l’origine de cette pathologie. Le protocole, découvert par l’équipe de Sabine Costagliola à l’Institut de Recherche Interdisciplinaire en Biologie Humaine et Moléculaire de l’ULB, pourrait améliorer le traitement de ces patients. Leur étude sera publié prochainement dans la revue scientifique Nature.
Sabine Costagliola et son équipe ont développé un protocole permettant d’induire transitoirement au sein de cellules souches indifférenciées deux gènes particulièrement importants. Cette induction a permis de générer des cellules souches dites thyrocytes, le type de cellules responsables de la production d’hormones par la glande thyroïde. Ces cellules ont ensuite été transplantées dans des souris dépourvues de glande thyroïde fonctionnelle. Quatre semaines plus tard, les chercheurs ont observé que ces souris avaient rétabli des niveaux normaux d’hormones thyroïdiennes dans le sang et ont été sauvés d’un déficit en hormone thyroïdienne.
Les résultats de cette étude ouvrent de nouvelles voies pour le traitement de patient atteint d’hypothyroïdie mais aussi pour le remplacement du tissu thyroïdien chez des patients souffrant de cancer de la thyroïde, a expliqué Sabine Costagliola.
« Ces résultats nous permettent d’observer le développement de la glande thyroïde et d’ainsi mieux comprendre comment ces enfants sont atteints d’un tel déficit. Une bonne maîtrise de ce nouveau protocole nous permettra très probablement de diagnostiquer et même peut-être de dépister l’hypothyroïdie. »
Différents chercheurs tentent également de développer une méthode similaire basée sur des cellules souches humaines. L’objectif est de générer du tissu thyroïdien fonctionnel en reprogrammant des cellules souches pluripotentes issues de cellules de la peau.
Les hormones thyroïdiennes sont des hormones produites uniquement par la glande thyroïde. Contenant de l’iode, celles-ci jouent un rôle important dans la régulation de différentes fonctions essentielles du corps telles que la croissance, le métabolisme, la fonction cardiaque mais aussi le développement du cerveau.
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