Elaboré par l’Ecole de médecine de l’Université de Washington (Etats-Unis), le vaccin thérapeutique contre le cancer du sein serait efficace pour ralentir la progression de la maladie et sans danger sanitaire. C’est ce qui ressort de l’essai clinique de phase I, publié aujourd’hui dans la revue scientifique Clinical cancer Research.
Des effets secondaires modérés
Le vaccin présenté dans l’étude incite les globules blancs du système immunitaire à détruire les cellules comportant une protéine appelée mammaglobine-A (MAM-A).
Si son rôle n’est pas clair au sein d’un tissu mammaire sain, cette protéine est présente de façon très importante dans le tissu tumoral, dans 40 à 80% des cancers du sein. Mais chez les rares patientes dont les tumeurs cancéreuses n’expriment pas la protéine MAM-A, ce vaccin n’est donc pas efficace.
Pour l’étude, 14 patientes atteintes de cancer métastatique et exprimant la protéine MAM-A ont reçu le vaccin thérapeutique. Parmi elles, aucune n’a souffert d’effets secondaires sévères, montrant ainsi la sécurité sanitaire du vaccin. Des effets secondaires faibles ou modérés (légers symptômes grippaux, éruptions cutanées ou douleur au niveau du site de vaccination) ont toutefois été observés, chez 8 des 14 patientes vaccinées.
Un vaccin qui ralentit la progression du cancer
Au sein de l’échantillon, le vaccin a permis de stopper la progression du cancer chez la moitié des patientes pendant un an, même lorsque celles-ci avaient un système immunitaire affaibli par les traitements chimiothérapiques. Dans le groupe témoin constitué de 12 personnes non vaccinées, seules 3 femmes ont vu la progression du cancer stoppée, ce qui constitue, malgré le faible nombre de personnes, une différence significative.
D’après le Dr Gillanders, co-auteur de l’étude, ces résultats sont très encourageants :
« Malgré le faible système immunitaire de ces patientes, nous avons observé une réponse biologique au vaccin en analysant les cellules immunitaires de leurs prélèvements sanguins. »
« Et maintenant que nous avons prouvé l’innocuité du vaccin, nous pensons le tester chez des patientes récemment diagnostiquées, pour nous donner une meilleure idée de la thérapie de ce vaccin. »
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