A quelques jours de la Journée mondiale de lutte contre le sida, organisée le 1er décembre, l’Institut national de veille sanitaire (Invs) rappelle que si l’arrivée des traitements antirétroviraux a permis de contrôler la maladie, cela n’a guère permis de ralentir l’épidémie. Celle-ci est toujours active, avec une moyenne de 7000 à 8000 nouvelles contaminations par an en France.
« La phase asymptomatique de la maladie étant très longue, de l’ordre de 10 ans, les personnes dont l’infection par le VIH n’est pas diagnostiquée seraient à l’origine de plus de la moitié de ces nouvelles contaminations » explique François Bourdillon, directeur général de l’Invs, dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire.
5,2 millions de dépistages en 2013
En 2013, 5,2 millions de dépistages du VIH ont été réalisés dans les laboratoires, soit 80 pour 1 000 habitants, un nombre stable depuis 2011. Parmi ces dépistages, 11 278 ont été confirmés positifs, soit 172 par million d’habitants : un nombre en augmentation de 7% par rapport à 2011 au niveau national (une augmentation enregistrée partout sauf en Ile-de-France).
« Cette augmentation laisse à penser que les propositions de dépistage sont mieux ciblées. Mais malgré tous ces efforts, le nombre de personnes qui ignorent leur séropositivité ne se réduit pas. Environ 30% des personnes qui découvrent qu’ils sont séropositifs sont déjà au stade sida ou à un niveau immunitaire faible. Ce qui veut dire qu’ils se font dépister plusieurs années après leur contamination » souligne François Bourdillon.
Tests de diagnostic rapides : ils touchent un nouveau public
Parallèlement à l’activité de dépistage en laboratoires, environ 56 500 tests rapides d’orientation au diagnostic (TROD) ont été réalisés en 2013 par des associations et structures de prévention. Un nombre plus élevé que les années précédentes : 4 000 en 2011 et 31 700 en 2012. Pour ces tests rapides, il suffit de prélever une goutte de sang et de la mettre en contact avec une solution réactive pour savoir si l’on est ou non porteur du virus.
Le public touché par ce dépistage communautaire s’est diversifié : les homosexuels hommes, qui constituaient 69% des personnes dépistées par TROD en 2011, ne représentaient plus que 30% en 2013. La part des migrants est passée de 1% en 2011 à27% en 2013, celle des usagers de drogue est restée stable (4% en 2011, 5% en 2013) comme celle des prostitué(s) (1% en 2011, 2% en 2013). En revanche, le nombre de personnes n’appartenant pas à ces publics cibles a augmenté au fil des années, passant de 16% en 2011 à 36% en 2013.
A noter qu’une personne testée sur trois n’avait jamais bénéficié du dépistage du VIH au cours de sa vie.
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